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tiques. Le grand nombre des malades et des blessés, qui avoit din-inné leur armée de près de la moitié; le trouble qui paroissoit sur les visages des soldats, la dé­sertion journalière, tout cela les obligeoit de chercher les moyens pour ne pas tomber dans les malheurs où ils se sont trouvés plusieurs fois depuis le commence­ment de ce mois ; et qu'ainsi il seroit bon de décamper au plutôt, et le plus secrètement qu'il leur seroit pos­sible, éE de se servir des avantages de la riviere.
Les princes françois et les chefs de la même nation avoient trouvé ce moyen lâche et indigne de grands capitaines, et persistoient dc se faire passage par les armes au milieu des ennemis ; mais les Espagnols - Italiens et les Walons furent de l'avis du duc de Parme. auquel les princes françois se réduisirent après plsieurs altercations. Ainsi le duc de Parme, qui avoit fait descendre de Rouen un grand nombre de bateaux avec des planches pour faire un pont, t passer, Ia nuit du mercredi dernier vingtième de may, son armée. La cavalerie françoise passa la premiere, puis l'infan-